Des ânes à bon marché

Nasreddin Hodja est allé au marché pour y vendre des ânes. Les prix qu’il proposait étaient si peu élevés qu’aucun des autres marchands d’ânes ne pouvait le concurrencer.

Un jour, l’un d’eux vint le voir :

— Hodja, comment fais-tu pour proposer des prix imbattables, pour des ânes magnifiques et bien entretenus ? Moi, je vole le fourrage, je paie mal mes garçons d’écurie et pourtant je n’arrive pas à vendre moins cher que toi ! Quel est ton secret ?

— Mon secret, lui confia Nasreddin, je vais te le dire, tout à fait entre nous : les ânes, je les vole.

Publié dans : Non classé | le 28 juillet, 2015 |Pas de Commentaires »

Comment lisent les ânes

Dans une conversation avec Tamerlan, Nasreddin Hodja commença à vanter les mérites de son âne :

— Il est tellement intelligent que je peux tout lui apprendre, même à lire.

— Va et apprend lui à lire, dit Tamerlan. Je te donne trois mois pour cela.

De retour chez lui, il commença l’apprentissage avec son âne. Il mit sa nourriture habituelle entre les pages d’un gros livre et lui apprit à tourner les pages avec sa langue pour trouver la nourriture. Il cessa de le nourrir trois jours avant le terme de trois mois fixé par Tamerlan. Emmenant l’animal à Tamerlan, il lui demanda un gros livre et le posa devant l’âne affamé. Ce dernier entreprit de tourner les pages avec sa langue et, ne trouvant rien, se mit à braire.

— C’est sûrement une étrange manière de lire, dit Tamerlan.

— Oui, rétorqua Nasreddin, c’est ainsi que lisent les ânes.

Publié dans : Non classé | le 28 juillet, 2015 |Pas de Commentaires »

Combien d’ânes : huit ou neuf ?

Nasreddin Hodja revenait du moulin, les sacoches de ses ânes pleines de froment fraîchement moulu.

— Je leur montrerai, se disait-il, en riant sous cape. Ils n’ont pas arrêté de m’abreuver de conseils sur les soins à prendre de leurs ânes et de leur blé. Comme si je ne connaissais pas sur les ânes plus que n importe qui à Aksehir !

Il suivait le ruisseau qui parcourait la vallée partant du moulin. Arrivé au sommet de la colline avant d’arriver à Aksehir, où les propriétaires attendaient leurs neuf ânes, il se mit à les compter. Surpris, il n’en trouva que huit. Sautant de son âne, il chercha partout, mais aucun âne manquant n était visible à l’horizon. Il compta de nouveau et en trouva, cette fois-ci, neuf. Enfourchant son âne, il repartit et compta de nouveau ses ânes :

— Un, deux, trois …

Jusqu’à huit. Pas de neuvième âne en vue! Il chercha derrière tous les arbres, derrière les rochers, pas l’ombre d’un âne. De nouveau il compta, debout près de ses ânes. Il y en avait neuf. Perdait-il ses esprits ou bien ses ânes étaient-ils ensorcelés ? Ou alors était-ce l’alcool qu’il avait ingurgité qui lui jouait des tours ?

Il fut heureux de rencontrer un ami sur sa route.

—  Oh Ahmed Effendi ! Avez-vous vu un de mes ânes ? Je l’ai perdu et puis je ne l’ai pas perdu.

— Que voulez-vous dire Nasreddin Hodja ? demanda Ahmed.

— J’ai quitté le moulin avec neuf ânes, expliqua Nasreddin. Sur une partie de mon chemin il y en avait effectivement neuf et sur une autre partie il n y en avait plus que huit !  Mustapha était accoutumé au comportement étrange de Nasreddin, mais il fut surpris. Il compta alors les ânes et en trouva neuf.

— Montrez-moi comment vous avez compté vos ânes, dit-il à Nasreddin.

— Un, deux, trois…commença ce dernier, comptant jusqu à huit.

S’arrêtant à ce dernier nombre, il regarda son ami impuissant et terrifié, ce qui amusa Ahmed et le fit rire aux éclats.

— Qu’y a t-il donc de risible ? demanda Nasreddin.

— Oh! Hodja! Quand vous comptez vos ânes, pourquoi ne comptez-vous pas celui sur lequel vous êtes assis ?

Publié dans : Non classé | le 28 juillet, 2015 |Pas de Commentaires »

La mort de Nasreddin Hodja

            Un jour qu’il se sentait mal en point, Nasreddin Hodja s’étendit sur le chemin qui menait à sa maison, se croyant mort. Il s’est dit que quelqu’un finirait bien par passer par là et irait annoncer la nouvelle au village. Comme personne n’était venu, il se leva et alla chez lui annoncer la nouvelle à sa femme :

– Halouma, je viens juste de mourir, tu trouveras mon corps sur le chemin qui mène à la rivière. Il repartit s’étendre à nouveau sur le chemin. Sa femme alla voir le cadi et lui dit :

— Mon mari est mort, il est sur le chemin qui mène à la rivière.

— Halouma, en es-tu sûre ? Je viens juste de voir ton mari qui gambadait comme un cabri et je t’assure qu’il se portait à merveille !

— J’en suis sûre ! Il est venu me l’annoncer lui-même !

Publié dans : Non classé | le 19 juin, 2015 |Pas de Commentaires »

Tout le monde est là !

             Allant chercher des œufs au marché, Nasreddin Hodja en ramena un.

— Comment ? lui dit sa femme. Que veux-tu que je fasse d’un seul œuf ! Il m’en faut une demi-douzaine ! Pourquoi fais-tu toujours les choses au compte gouttes !

 Il retourna au marché et ramena cinq autres œufs. Mais, quelque temps après, sa femme tomba malade et était mal en point.

— Va vite me chercher un médecin, lui dit-elle. Ce qu’il fit illico. Il arriva avec plusieurs personnes et dit à sa femme :

— Cette fois, tu n’auras pas de reproches à me faire car j’ai suivi ton conseil et je t’ai ramené la demi-douzaine : avec le médecin, voici le pharmacien, le commerçant du bazar qui t’a apporté une bouillante pour te tenir chaud, le marchand de bois pour nous permettre de faire un bon feu dans la cheminée, l’imam qui va prier pour ta guérison et, il y a même le croque-mort, on ne sait jamais !

Publié dans : Non classé | le 19 juin, 2015 |Pas de Commentaires »

L’âge de sa femme ?

            Nasreddin Hodja est allé chez le cadi pour divorcer. Ce dernier lui a demandé le nom de sa  femme.

— Je ne sais pas, a t-il répondu.

— Depuis combien d’années êtes-vous mariés?

— Depuis plus de vingt ans.

— Comment se fait-il que tu ignores le nom de ta femme?

— Je n’ai jamais pensé que le mariage durerait, donc je n’ai pas fait l’effort d’apprendre le nom de la jeune mariée.

Publié dans : Non classé | le 19 juin, 2015 |Pas de Commentaires »

Le visage revêche

            Un soir, Nasreddin Hodja rentre chez lui, fatigué, cherchant un réconfort, mais ne trouvant, pour l’accueillir, que la mine renfrognée de sa femme.

— Qu’est-ce qui ne va pas encore ? se plaignit Hodja. C’est là toute ma récompense après une dure journée de labeur?

— Oh! Dit sa femme, le petit garçon de notre voisin est mort. Je suis allé participer à la prière et je viens juste d’en revenir.

— Je me souviens, répliqua Hodja, Tu as le même visage revêche que quand tu reviens d’un mariage.

Publié dans : Non classé | le 19 juin, 2015 |Pas de Commentaires »

La gestation de sept jours

            La première femme de Nasreddin Hodja étant morte récemment, il décida de se remarier. Exactement sept jours après le mariage, sa femme donna naissance à un bébé. Hodja courut au marché, acheta du papier, des crayons, des livres et revint mettre ces objets à côté du nouveau-né. Etonnée, sa femme lui demanda :

— Mais Effendi, le bébé n’aura aucune utilisation de ces objets pour un certain temps encore! Pourquoi cette précipitation ?

— Détrompez-vous ma chère, répondit Nasreddin. Un bébé qui arrive en sept jours au lieu de neuf mois, est sûr d’avoir besoin de ces choses d’ici à deux semaines au maximum.

Publié dans : Non classé | le 19 juin, 2015 |Pas de Commentaires »

Dieu veut (In shaa Allah)

            Nasreddin Hodja était déterminé à être plus entreprenant. Un jour, il dit à sa femme qu’il allait labourer son champ près de la rivière et qu’il serait de retour pour le dîner. Elle l’exhorta à dire “In shaa Allah” (si Dieu veut). Il lui répondit que c’était son intention, que Dieu veuille ou ne veuille pas. Horrifiée, sa femme leva les yeux au ciel et, prenant Allah à témoin, lui demanda de lui pardonner pour ce parjure. Nasreddin prit sa charrue, y attela ses bœufs et, enfourchant son âne, s’en alla vers le champ. Cependant, suite à une soudaine et brève averse, la rivière déborda. Son âne fut emporté par le courant et, embourbé, un des bœufs eut une patte brisée. Nasreddin dut le remplacer lui-même. Il avait fini la moitié du champ seulement quand le soir tomba. Il rentra chez lui, exténué. Il dut attendre longtemps dans l’obscurité que le niveau de la rivière baisse, pour pouvoir traverser. Il arriva vers minuit, trempé mais plus sage. Il frappa à sa porte.

— Qui est là ? Demanda sa femme.

— Je pense que c’est moi, si Dieu veut.

Publié dans : Non classé | le 19 juin, 2015 |1 Commentaire »

Les jambes sciées

            La femme de Nasreddin Hodja n’était facile à vivre. Elle le harcelait
constamment et Nasreddin en avait plus qu’assez. Durant un de ses sermons, il
parla des épouses acariâtres et il put vider son cœur à souhait. Quand il eut
fini, il se sentit mieux et demanda aux hommes de l’assistance qui avaient des
femmes acrimonieuses de se lever. Tous se levèrent, ce dont il fut surpris. Un
de ses amis lui dit :

— Hodja, tu es le seul à ne pas te lever ! Tu dois donc être très heureux avec
ta femme !

— Oh non ! répondit Nasreddin. J’allais me lever avant quiconque quand j’en ai
été empêché. J’ai été tellement déconcerté par le nombre de personnes
concernées que mes jambes se sont mises à trembler, à tel point que je ne
pouvais même plus bouger.

Publié dans : Non classé | le 19 juin, 2015 |Pas de Commentaires »
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