Le potage de la belle-mère

            En voyant sa femme pleurer sans aucune raison, Nasreddin Hodja lui demanda

— Que t’est-il arrivé ?

Sa femme, séchant ses larmes, lui répondit :

—Je me suis souvenu de ma pauvre mère. Elle aimait tellement ce potage. C’est elle qui m’a appris à le faire.

            Nasreddin connaissait sa belle-mère et avait beaucoup de respect pour elle. Donc il n’a rien dit. Il a pris une cuillerée de potage et l’a avalée. Ses yeux se sont alors remplis de larmes.

— Qu’est-ce qui se passe ? lui dit sa femme. Pourquoi pleures-tu ainsi ?

— Je pleure, dit Nasreddin, parce que c’est toi qui aurais du être morte au lieu de ta pauvre mère.

Publié dans : Non classé | le 19 juin, 2015 |Pas de Commentaires »

La grasse matinée

Nasreddin Hodja et sa femme paressaient au lit et aucun d’eux n’avait envie de se lever.

— Kalima, dit Nasreddin, va voir dehors s’il pleut encore.

— Non, le temps est sec, sinon tu entendrais le bruit de la pluie sur le toit.

— Alors, lève-toi pour mettre une bûche dans le feu.

— Tu ne vois pas d’ici qu’il reste encore des braises dans la cheminée ?

— Je vois que tu n’as aucune envie de te lever. Puisque tu as réussi à faire deux tâches sans sortir du lit, dis-moi comment tu comptes t’acquitter de la troisième ?

— Laquelle ? interrogea Kalima

— Traire la chèvre qui se trouve dans la cabane, au bout du jardin.

Publié dans : Non classé | le 19 juin, 2015 |Pas de Commentaires »

Nasreddin Hodja et le cocher

            Nasreddin Hodja rentre chez lui, contrarié par une mauvaise journée. Et pour une bagatelle, le voilà qui se dispute avec sa femme :

– J’en ai assez, je m’en vais, je quitte la maison !

Affolée et désemparée, sa femme lui court après en demandant :

– Où vas-tu ? Dis-moi au moins où tu vas aller…

Nasreddin Hodja claque la porte, sans répondre et s’en va. Une fois dehors, il arrête une calèche qui arrivait et s’installe sans rien dire.

– Bonjour, Nasreddin, où veux-tu aller ? lui demanda le cocher.

– Comment ça, où je veux aller. Je ne l’ai même pas dit à ma femme et tu veux que je te le dise à toi !

Publié dans : Non classé | le 18 juin, 2015 |Pas de Commentaires »

Le lac et le seau

            Nasreddin Hodja et un de ses amis sont assis un soir au bord du lac d’Aksehir. L’homme a déjà entendu le Hodja soutenir bon nombre de paradoxes et même d’inepties et il commence à en avoir assez :

— Enfin, Nasreddin, tu exagères! La réalité existe, tout de même.

— Certes, concède le Hodja, mais elle est très relative…

— Du tout, elle est absolue !

— Donne-moi un exemple d’une telle réalité, insiste Nasreddin.

— Eh bien, je ne sais pas… Tiens, tu ne vas quand même pas prétendre qu’on pourrait mettre toute l’eau de ce lac immense dans un seau !

— Eh bien, si, justement ! Cela dépend de la taille du seau.

Publié dans : Non classé | le 18 juin, 2015 |Pas de Commentaires »

Le voyageur rusé et le mur

            Un voyageur, de passage au village, demanda à un homme, adossé à un mur, s’il connaissait bien Nasreddin Hodja?

— Je voudrais le rencontrer, dit-il, car on prétend qu’il est rusé. Étant donné que je prétends être plus rusé, je voudrais me mesurer à lui.

L’homme lui répond :

— Peux-tu maintenir ce mur avec ton dos ? Ici, les hommes du village se relaient pour éviter qu’il ne tombe. Pendant ce temps, je vais aller chercher Nasreddin Hodja et je reviens prendre ma place.

L’homme s’exécuta aussitôt.

            Au bout de quelques heures, des hommes du village qui se demandaient ce qu’il faisait, l’abordent. Il leur expliqua ce qui s’est passé. Ils lui répondirent :

— Pauvre idiot, tu as eu affaire à Nasreddin Hodja lui-même!!!

Publié dans : Non classé | le 18 juin, 2015 |Pas de Commentaires »

Pain quotidien

          Des gardes viennent arrêter Nasreddin Hodja. Le sultan veut le confronter avec les sages les plus éminents du pays, qui l’accusent d’hérésie. Pour sa défense, Hodja demande qu’on donne de quoi écrire aux savants. Il les invite à répondre par écrit à une seule question : « Qu’est-ce qu’un pain ? »

            Puis il lit les réponses à l’assemblée :

— Pour le juriste, le pain est une nourriture.

Pour le physicien, c’est de la farine et de l’eau.

Pour le théologien, un don du Ciel.

Pour le géographe, une pâte cuite.

Pour le philosophe : cela dépend de ce qu’on entend par « pain ».

Pour le médecin, c’est une substance nutritive.

Enfin, pour l’historien, personne ne sait ce que c’est.

            Puis il se tourne vers le sultan et dit :

— Seigneur, ils sont incapables de se mettre d’accord pour définir une chose qu’ils mangent tous les jours. Comment pourraient-ils décréter de commun accord que je suis un hérétique ?

Publié dans : Non classé | le 18 juin, 2015 |Pas de Commentaires »

Le soleil ou la lune ?

            On n’aimait bien embarrasser Nasreddin Hodja avec des questions oiseuses ou carrément impossibles à résoudre. Un jour, on lui demande :

— Nasreddin, toi qui es versé dans les sciences et les mystères, dis-nous quel est le plus utile du soleil ou de la lune.

— La lune sans aucun doute. Elle éclaire quand il fait nuit, alors que ce stupide soleil luit quand il fait jour.

Publié dans : Non classé | le 18 juin, 2015 |Pas de Commentaires »

Le joueur de luth

            Quelqu’un demanda, un jour, à Nasreddin Hodja s’il savait jouer du luth.

— Oui, répondit Nasreddin.

On lui donna un luth et il commença à jouer.

— Diiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing ….

Toujours la même note, avec la même corde, à plusieurs reprises. Après quelques minutes, les gens demandèrent à Nasreddin de cesser de jouer.

— Hodja, ce n’est pas une façon correcte de jouer du luth, vous jouez toujours la même note. Les joueurs de luth déplacent leurs doigts de haut en bas et vice-versa.

— Eh bien, je sais pourquoi ils vont en haut et en bas et essayent les différentes cordes.

— Pourquoi donc cela ?

— Parce qu’ils cherchent cette note que, moi, j’ai déjà trouvée.

Publié dans : Non classé | le 18 juin, 2015 |Pas de Commentaires »

Les notables

            Tout l’après-midi, Nasreddin Hodja s’est promené en compagnie de deux notables de la ville, l’imam et le kadi, mais l’heure est venue de se séparer.

— Tu es vraiment un homme surprenant, remarque le religieux. Parfois on dirait que tu es un filou capable de voler et de duper n’importe qui, et puis, quelques instants après, on croirait avoir affaire à un imbécile.

— Allons, Nasreddin, sois franc pour une fois, continue le magistrat, dis-nous donc qui tu es en réalité : un escroc, un idiot ?

— Cela dépend, répond Nasreddin Hodja. Et ce que je peux vous dire tout de même, chers amis, c’est qu’en ce moment je suis juste entre les deux !

Publié dans : Non classé | le 18 juin, 2015 |Pas de Commentaires »

Nasreddin et le savant

            Nasreddin Hodja avait un bac qu’il utilisait pour faire traverser la rivière aux gens. Un jour son passager était un savant décidé à tester le savoir de Nasreddin et à lui donner une leçon.

— Dites-moi, Nasreddin, comment orthographiez-vous le mot « magnificence » ?

— Je ne sais pas, dit Nasreddin en continuant de ramer.

— Combien font deux tiers de neuf ?

— Aucune idée.

— Comment calcule t-on la surface d’un triangle ?

— Pas la moindre idée.

— Vous n’avez donc pas appris tout cela à l’école ?

— Non !

— Dans ce cas, la moitié de votre vie est perdue.

            À ce moment même, une terrible tempête est survenue et la barque a commencé à couler. Les deux hommes se retrouvèrent à l’eau, assez loin l’un de l’autre.

— Dites-moi, Monsieur le savant, dit Nasreddin. Avez-vous appris à nager ?

— Non, jamais ! Dit le savant qui se débattait pour ne pas se noyer.

— Dans ce cas, lui cria Nasreddin, ce n’est pas la moitié, mais c’est votre vie entière qui est perdue.

Publié dans : Non classé | le 16 juin, 2015 |Pas de Commentaires »
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